Témoignage de Ginette KOLINKA, 98 ans, rescapée de Birkenau
A l’invitation de MEMORIAE, le club mémoires du collège, Ginette KOLINKA, l’une des dernières survivantes du camp de Birkenau, de Bergen Belsen et de Theresienstadt est venue depuis Paris, témoigner auprès des élèves de 3ème du collège de St Germain-des-Fossés, comme elle le fait depuis des décennies, du haut de ses 97 ans, pour que jamais plus la haine n’entraîne l’homme dans la voie de la barbarie.
Captivante, conteuse hors pair, dotée d’une belle vitalité et de beaucoup d’humour, Ginette Kolinka marque les esprits. Avant de partir, elle transmet un dernier message à l’assemblée, celui de compter sur la jeunesse et sur les enseignants pour prendre le relais et devenir à leur tout des… passeurs de mémoire. Pour que l’intolérance, le racisme et la haine disparaissent.
« J’espère que vous avez du temps, je suis très bavarde. » Pourtant, pendant longtemps, Ginette Kolinka, 95 ans, s’est tue. Elle n’a rien dit de ces mois passés à Birkenau, en 1944, en Pologne, où son père et son frère ont péri, dès leur arrivée, dans une chambre à gaz, ni de son passage à Bergen-Belsen ou de son travail à l’usine de Raguhn, en Allemagne. Ni à sa mère, ni à ses sœurs, qui n’ont pas été déportées et qu’elle a retrouvées à Paris à son retour des camps. Elle avait alors 20 ans et pesait 26 kilos. Elle n’a rien dit non plus à son mari, à son fils, à ses amis… Jusqu’aux années 2000, où l’Union des Déportés d’Auschwitz lui demande de remplacer un de ses membres pour accompagner un groupe scolaire à Birkenau. Depuis elle n’a plus cessé de parler. Dans les lycées, les collèges, les écoles primaires…
Source: NATIONAL GEOGRAPHIC
Vidéo du club « MEMORIAE » du Club Mémoires du collège de St Germain-des-Fossés avec Christophe Boutier, professeur documentaliste
Quand nous ne serons plus là, nous les témoins directs, et c’est pour bientôt, les négationnistes vont dire que cela n’a jamais existé. Vous devenez notre mémoire. Avec tous mes camarades qui n’ont pas eu ma chance, on compte sur vous pour être des passeurs de mémoire.
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« … / Puis, quand vient le temps de se quitter, presque à regret, des applaudissements spontanés et chaleureux brisent le silence. Ginette les interrompt doucement en disant :
« Ce n’est pas moi qu’il faut applaudir, c’est vous. »
« Maintenant il faut que vous racontiez autour de vous ce que je viens de vous raconter et petit à petit vous réussirez à faire en sorte que personne ne puisse plus jamais vivre un jour une histoire comme celle-là. » /…**
« Quand le dernier déporté aura fermé les yeux, il n’y aura plus que vous pour témoigner »
Citations de Ginette Kolinka