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MOULINS : Monument des Martyrs de La Madeleine, Monument des fusillés de septembre 1944 et Monument commémoratif de la Rue du Pont Chinard
MOULINS : Monument des Martyrs de La Madeleine, Monument des fusillés de septembre 1944 et Monument commémoratif de la Rue du Pont Chinard

MOULINS : Monument des Martyrs de La Madeleine, Monument des fusillés de septembre 1944 et Monument commémoratif de la Rue du Pont Chinard

MOULINS

Monument des Martyrs de La Madeleine

Monument des fusillés de septembre 1944

Monument commémoratif de la Rue du Pont Chinard

Que s’est il passé en ces lieux ?

« La tragédie de La Madeleine« 

Journal VALMY du 13 septembre 1944

Journal VALMY du 13 septembre 1944

Transcription de l’article du journal VALMY du 13 septembre 1944

Le 5 septembre, veille de l’entrée triomphante des Forces Françaises de l’Intérieur en notre ville, un sombre drame a ensanglanté le faubourg de La Madeleine.

Entre 12 et 13 heures, le groupe de F. F. I. du lieutenant Forgette prenait position près du Pont Régemortes. Une attaque brusquée des allemands bien supérieurs en nombre devait les repousser quelques heures plus tard et permettre à la horde de cosaques de déferler sur La Madeleine où leur sauvagerie allait se donner libre cours. Jusqu’à huit heures du soir, les habitants de ce paisible et riant faubourg de Moulins restèrent terrés dans les caves, assistant angoissés et impuissant au drame qui se déroulait non loin d’eux.

Les troupes allemandes, si toutefois l’on peut donner ce nom à une bande de 200 russes, encadrés par quelques officiers de la werhmacht, furieuse de voir leurs proies leur échapper, se livrèrent à des actes de barbaries dont le souvenir restera longtemps gravés dans la mémoire de ceux qui en furent les témoins.

La scène la plus tragique se déroula au croisement des routes de Bourbon et de Souvigny, au rond point appelé plus communément: la demi lune

Les cosaques lancés à la poursuite des soldats français pénétrèrent tout d’abord dans une villa appartenant à Mme Durand sous le fallacieux prétexte que la maison cachait des terroristes; les habits verts fouillèrent et pillèrent consciencieusement l’habitation dans laquelle ils découvrirent quatre révolvers que les Français n’avaient pu reprendre. Le cas était grave.

C’est alors que se présenta un officier hindou dont l’allure et la mise soignée rassurèrent un moment Mme Durand. La suite des évènements devait lui donner une sinistre preuve du fameux dicton « ne vous fiez pas aux apparences ». C’est en effet sur ce jeune et cynique élégant que retombe la plus lourde responsabilité des crimes qui ont jeté la consternation, le deuil et l’effroi sur la population toute entière.

Jugeant le spectacle digne d’arracher des aveux; cet homme obligea sa prisonnière à assister à l’exécution d’un F. F. I. et trois jeunes otages pris au hasard, parmi lesquels: Roger Bertin, cultivateur, 21 ans, 41 rue du Pont Ginguet et Jean Baptiste Pascal, peintre en bâtiment, 26 ans, 18 rue des Six Frères. Parlant couramment allemand, Mme Durand supplia l’officier de surseoir à l’exécution, en lui faisant remarquer, avec juste raison, l’innocence des trois civils. Un ricanement sardonique [NDLR: sarcastique] lui servit de réponse et l’hindou, excédé, la menaça d’être la cinquième victime si elle ne cessait pas ses lamentations. La lèvre de l’officier plissa alors dans un mauvais sourire avant de laisser passer ces mots qui sifflèrent entre ses dents: « ces trois sales Français valent bien un cosaque »

Voilà, je crois, une parole que les Français ne sont pas près d’oublier. Ainsi, grâce à l’idée machiavélique issue des cerveaux obtus de messieurs les germains, trois jeunes hommes ont payés de leur vie, la mort d’un mercenaire, d’un pillard sans patrie, d’un traitre à son pays, tué lors de l’attaque du pont.

L’ASSASSINAT

Nous sommes en ce moment près de Mme Durand. Un clair soleil pareil a celui dont les jeunes martyrs virent le dernier éclat, dore [NDLR: derrière ?] le rond point de la Demi-Lune. Devant nous, à droite de la route de Souvigny, un petit mur blanc clôt une propriété. Les balles y ont laissé leurs traces, les pierres sont maculées de sang… C’est là, face à l’endroit où sont tombées les victimes, que notre guide va nous faire le récit de l’exécution, si ce mot peut être appliqué au lâche assassinat que nous allons relater.

Les soldats conduisirent tout d’abord leurs prisonniers devant un mur relativement élevé; mais, de peur qu’une balle en ricochant ne les tua net, ils les placèrent ensuite, le dos tourné et bras levés, devant un mur plus petit s’élevant à mi hauteur.

Les condamnés virent venir la mort avec un calme et une maitrise digne des plus fières qualités de bravoure.

Une première rafale tirée de [partie de texte illisible] mitraillettes les frappa aux jambes. S’affaissant sur les genoux , leurs cris de douleur couvrirent l’écho des détonations. La seconde rafale les coucha tandis que la troisième les achevait . L’hindou s’approcha alors et vida son chargeur sur les cadavres.

Un major allemand qui s’était frotté les mains de plaisir pendant toute cette scène, vint frapper, à coups de botte, les corps étendus en murmurant: « Sales chiens ». Ce fut là l’oraison funèbre de ces quatre martyrs, dont le seul crime est d’avoir été Français.

Mme Durand fut ensuite conduite au bureau de l’ancienne douane en compagnie de douze otages. Nous dirons prochainement le rôle primordial que cette Alsacienne joua dans la libération des prisonniers civils. Il nous [2 lignes illisibles].

La horde barbare ne s’en tint pas à ce premier crime et cette journée devait être marquée par un nouvel assassinat, aussi lâche que le premier.

En effet vers 19 heures 30, c’est à dire un demi heure avant le retrait des allemands, un groupe de cosaques s’engagea sur la route de Bourbon, poussant devant lui Jean-Marie Burlaud, lieutenant aux F.F.I.. Celui ci était déjà blessé, car derrière lui la route se tachait de sang. Ses bourreaux lui firent parcourir quelques dizaines de mètres et l’abattirent à l’aide de 60 balles de mitraillette. Après quoi, satisfait du travail accompli, ils se retirèrent, laissant le cadavre dans le fossé.

Le lendemain matin, leurs camarades F.F.I. faisaient leur entrée dans Moulins, ou la population leur réservait un accueil enthousiaste. Mais au martyrologe de la libération de la Patrie, s’ajoutaient d’autres noms, ceux des fils de notre terre Bourbonnaise.

G. D.

Journal VALMY du 13 septembre 1944

Monument des Martyrs de La Madeleine

Résistants morts pour la Libération de Moulins 4-5-6 septembre 1944

BERTIN Roger 21 ans
BURLAUD Jean Marie 43 ans
DUBUT Antoine 41 ans
DURAND Alexandre 22 ans
FERRY Marcel Georges 30 ans
GELFUSA Joseph 18 ans
GONTHIER Marius Jules 19 ans
GUILLAUMET Gaston 20 ans
LANÇON Bernard Louis 19 ans
LE BROULON Jean 37 ans
LE HEN Martial 19 ans
PASCAL Jean Baptiste 36 ans
SULLIET Antonin 16 ans
YOUSSEF BEN LARBI Ben Amor El Ayari 24 ans


Résistants morts pour la Libération de Moulins 4-5-6 septembre 1944

Monument commémoratif A la mémoire des dix français fusillés par les Allemands les 4 et 5 septembre 1944

BERTIN Roger 21 ans
BURLAUD Jean Marie 43 ans
DUBUT Antoine 41 ans
GELFUSA Joseph 18 ans
GONTHIER Marius Jules 19 ans
GUILLAUMET Gaston 20 ans
LANÇON Bernard Louis 19 ans
PASCAL Jean Baptiste 36 ans
SULLIET Antonin 16 ans
YOUSSEF BEN LARBI Ben Amor El Ayari 24 ans

Remerciements obsèques Roger Bertin et Jean-Marie Burlaud
Remerciements obsèques Roger Bertin et Jean-Marie Burlaud

Monument commémoratif de la Rue du Pont CHINARD, en hommage aux 4 Résistants fusillés par les Allemands le 04/09/1944

GONTHIER Marius Jules 19 ans
GUILLAUMET Gaston 20 ans
LANÇON Bernard Louis 19 ans
SULLIET Antonin 16 ans

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