Passeurs et défenseurs
Ligne de démarcation dans l’Allier – Journal Le Progres Allier Nièvre Saône et Loire – Edition Moulins du 10 octobre 1940
MOULINS
ICI PASSAIT LA LIGNE DE DÉMARCATION
EN SOUVENIR
DES DÉVOUEMENTS
DES SACRIFICES
DU PATRIOTISME
DE TOUS CEUX QUI FACILITERENT SON PASSAGE
EN HOMMAGE AUX HEROS DU MAQUIS VICTORIEUX
QUI L’ABOLIRENT EN FRANCHISSANT LE PONT
LE 6 SEPTEMBRE 1944
LA MUNICIPALITÉ RÉSISTANTE À ÉRIGÉ CETTE STÈLE
LE 8 AVRIL 1945
GUERRE DE 1939 – 1945
À la mémoire des 9 combattants morts pour la France lors de la défense du pont Régemortes et du pont de fer le 18 juin 1940
Lieutenant CHAUVEAU
Sergent GOUIN
Edmond BOURGES
Auguste PEROT
René PICOT
Maurice LEFEVRE
Marcel TROUILLIER
Joseph MACIA
Léon CALUJEX
Commémoration du 70ème Anniversaire
Note: en attendant les photos à faire sur place, ces documents m’ont été aimablement transmis par l’ONAC-VG Moulins, et son Directeur, Emmanuel DUFOUR;
LE VEURDRE: Gilbert CHARBONNIER
| Après l’invasion du 10 mai 1940 par les troupes allemandes, une convention d’armistice est signée le 22 juin dont l’article 2 précise l’occupation au nord et à l’ouest d’une frontière intérieure. Ainsi à compter du 25 juin 1940, la ligne de démarcation sépare la France en deux: au nord la zone « occupée » par les allemands et au sud la zone « non occupée » dite « libre » administrée par le Maréchal Pétain depuis Vichy. Traversant 133 départements, dont l’Allier, sur 1200 kilomètres de la frontière espagnole à la Suisse, la ligne de démarcation devient une véritable frontière terrestre mais aussi économique, politique, financière, administrative et postale. Elle désorganise la vie des Français pendant la guerre et notamment ceux vivants à proximité appelés les « frontaliers ». Le 11 novembre 1942, suite au débarquement des alliés en Afrique du Nord (Opération Torch) l’armée allemande viole l’armistice en envahissantla zone libre. Le 1er mars 1943 cette frontière artificielle est supprimée mais des contrôles et des sentinelles seront de vigueur jusqu’à la Libération. Après la débacle, les réfugiés affluent en nombre dans l’Allier. Certains démunis de papiers tentent de franchir la ligne en évitant les patrouilles. Une seule solution s’offren à ceux qui ne possèdent pas de laissez-passer: le passage clandestin seul ou avec l’aide de passeurs comme François THURIOT |
| En Allier, la ligne de démarcation la plus importante et sur laquelle sont installés les points de contrôle est celle de la zone occupée. Au nord elle suit le cours de l’Allier depuis la limite de la Nièvre, de Château-sur-Allier jusqu’à Moulins; ensuite elle oblique vers l’est en passant par Toulon, Pierrefitte-sur-Loire et Molinet en direction de la Saône-et-Loire. La ville de Moulins, seule préfesture de France coupée en deux par cette ligne, constitue avec Bordeaux et Châlon-sur-Saône l’un des trois points de franchissement pour le passage de grande circulation en France. |
DURANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE
GILBERT CHARBONNIER
passeur sur le pont du Veurdre
Je soussigné CLOSTRE André, Garde Champêtre de la commune du Veurdre, certifie que Monsieur CHARBONIER Gilbert demeurant de son vivant à « Chambon » commune de Livry « Nièvre » a passé un grand nombre de prisonniers de guerre sur le Pont du Veurdre soit avec son tombereau de fumier à double fond, soit avec une charrette de paille également du même modèle ou à pieds.
Un jour que CHARBONIER allait passer dans son tombereau trois prisonniers, il fut arrêté par le poste allemand du Pont du Veurdre, après avoir gardé son tombereau ces derniers ont laissé CHARBONIER franchir le pont et venir avec ses chevaux au Veurdre, mais environ une demi-heure après un officier allemand avec quelques hommes sont venus pour prendre CHARBONIER qui était au café Marronat, l’officier passe à côté de CHARBONIER et de plusieurs personnes dont moi-même et réclame à grands cris CHARBONIER mais personne ne bronche ; profitant que les allemands montent au 1er étage, CHARBONIER en profite pour sauter par-dessus un mur et fuit dans la campagne où il se cache chez des amis. jusqu’à la libération. CHARBONIER a été forcé de se cacher car la Gestapo le cherchait.
Je me souviens lui avoir dit un jour « fais attention car tu peux être dénoncé ». Alors, CHARBONIER me répond : « Que veux-tu, vaut mieux que ce soit un vieux comme moi qui reste que de laisser des jeunes de vingt ans aux mains des Allemands. »
Ce fut un grand Français, et un bon patriote.
Le Veurdre. 2 Avril 1952
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CHÂTEAU SUR ALLIER: François THURIOT
DURANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE
FRANÇOIS THURIOT
passeur à Château-sur-Allier
Passeur lors de la seconde guerre mondiale sur la commune de Château-sur-Allier. Il sauve plusieurs hommes, femmes et enfants par la rivière Allier
François THURIOT permet à de nombreuses personnes d’échapper aux allemands: prisonniers, réfugiés, juifs et industriels. Il était garde-chasse au Château de la Barre à Château-sur-Allier.
La commune traversée par la ligne de démarcation, il reçoit l’ordre d’aller chercher sept hommes, quatre Français et trois Sénégalais.
Avec sa barque, il les récupère sur une île au milieu de l’Allier et les fait passer en zone libre. Il fera ensuite passer un prisonnier au niveau de Mornay-sur-Allier (18) et par la suite de nombreuses personnes.
Jusqu’au 6 juin 1941 où il est arrêté pendant qu’il passe quatre résistants.
Surpris par deux douaniers allemands, il se débarasse de documents compromettants et incite les résistants à en faire de même. Mais les allemands réussissent à mettre la main dessus, il nie jusqu’au bout. Emprisonné pendant deux mois à la prison de Clairvaux (Aube), il est libéré de prison le 13 juin 1941.
Il reprend ses activités de passieur de manière plus discrète. A la fin de la guerre, François THURIOT aura sauve plus de deux cents personnes.